Daniel Deshays
Né en 1950, réalisateur sonore de nombreuses œuvres théâtrales, cinématographiques et discographiques, Daniel Deshays est l'un des principaux théoriciens des territoires du sonore au cinéma.
Il a réalisé la bande son de nombreuses créations théâtrales entre 1974 et 2015, dont celles d'Alain Françon.
Depuis 1988, il développe une recherche pédagogique à l'attention des professionnels du son et des élèves des écoles d'art. Il a fondé l'enseignement du son à l'École Nationale des Beaux-Arts (Paris) et il y a initié les étudiants à une recherche sur la plasticité du sonore durant 10 années. En 1992 et jusqu'à 2015, il créa et coordonna le département du son à l'ENSATT (Lyon).
Il a régulièrement travaillé pour le cinéma pour lequel il enregistra notamment les musiques du cinéaste Philippe Garrel. Il a également collaboré aux films de Chantal Akerman (Les Années 80, Histoires d'Amérique), Robert Kramer (Notre nazi, Route One/USA), Robert Bober (L'Ombre portée, En remontant la rue Vilin), Ariane Mnouchkine, Rithy Panh, Gabriel Auer, Jean-Michel Carré, Richard Copans, Xavier Beauvois, Coline Serreau, Paul Vecchiali, etc.
Pour la musique, il a réalisé la production et la prise de son de plus de deux cent cinquante disques (musique contemporaine, classique, chansons, ethnique, jazz et musiques expérimentales).
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages: De l'écriture sonore: essai (1999), Pour une écriture du son (2006), Entendre le cinéma (2010), Sous l'avidité de mon oreille: le paradigme du sonore (2018), Libertés d'écoute: Le son, véhicule de la relation (2023)
Daniel Deshays a développé une vaste réflexion sur la mise en scène du son en soulignant ses qualités visuelles, architecturales et plastiques. Il s'est intéressé aux matières sonores au-delà des simples dialogues ou de la musique pour tenter de mettre en lumière le potentiel dramatique et discursif du matériau, au-delà même du cinéma. Le son est donc ici considéré pour lui-même, indépendant. Objet de création fréquemment subordonné à la toute puissance de l'image, il s'agit de repenser sa place trop souvent uniformisée par l'industrie cinématographique.
Sur son site, vous pouvez retrouver de nombreux liens vers ses articles et l'enregistrement de conférences.